Lorsque ce n’est pas précisé, le terme jument désigne ici également une ânesse
Point-clé n° 1
Cas d’une jument vide : Commencer la saison de monte au mois d’avril
Certains éleveurs attendent le mois de mai pour commencer la mise à la reproduction des juments, car ils ne souhaitent pas avoir de poulains au mois de mars l’année suivante. Mais attendre le mois de mai, c’est se priver d’une, voire de deux chaleurs exploitables. Si la jument est très fertile, ce n’est pas un soucis, mais dans le cas inverse, c’est prendre le risque de perdre une année. Plus il y a de chaleurs exploitées, plus il y a de chances de fécondation de la jument.
Cas d’une jument pleine : Confirmer la gestation dans le début de l’année.
Les juments peuvent avorter à tout moment de la gestation. Il est important de détecter un avortement pour pouvoir remettre au plus tôt une jument à la reproduction. Au début de chaque nouvelle saison de monte (mars-avril), il est important de savoir si la jument est encore pleine ou si elle a avorté. En cas de doute, il est indispensable de faire appel à un vétérinaire qui pourra confirmer la gestation par échographie ou par palpation. Une jument avortée alors qu’elle est espérée gestante ne sera remise à la reproduction qu’une fois son terme dépassée, ce qui peut être assez tard dans la saison, et ce qui réduira le nombre de chaleurs exploitables.
Point-clé n°2 S’assurer de l’état sanitaire de l’appareil reproducteur de sa jument :
Certaines juments peuvent avoir été contaminées par des bactéries qui réduisent leur chance de fécondation. Une analyse bactériologique permet de s’assurer du bon état sanitaire de l’appareil reproducteur de la jument.
Point-clé n°3 Détecter les chaleurs de manière efficace :
Si certaines juments expriment bien les chaleurs par leur attitude lorsqu’on les met en présence d’un étalon (passage à la barre), il faut savoir que certaines juments sont plus discrètes. Il peut être nécessaire d’effectuer une échographie pour suivre la croissance du follicule jusqu’ à l’ovulation.
Point-clé n°4 Détecter l’ovulation le plus précisément possible :
L’ovulation a lieu en fin de chaleur chez la jument, mais la durée des chaleurs est très variable d’une jument à l’autre. Seul le suivi par échographie permet de connaitre le moment de l’ovulation. Un bon suivi ovarien par échographie, couplé à une injection d’hormone déclenchant l’ovulation, peut permettre de n’effectuer qu’une seule saillie au moment précis de l’ovulation et ainsi maximiser les chances de fécondation.
Point-clé n°5 Faire saillir sur les chaleurs de lait.
S’il est une certitude que les chaleurs de lait sont moins fertiles que les autres, il reste tout de même intéressant de les exploiter, surtout pour des juments poulinant assez tard dans la saison. Plus il y a de chaleurs exploitées, plus il y a de chances de fécondation de la jument. De plus, la fécondation lors des chaleurs de lait, permet d’avancer les dates de poulinage d’une jument d’une année sur l’autre. (Ce qui n’est pas vrai pour les ânesses)
Point-clé n°6 Effectuer des échographies à 15 jours.
Echographier votre jument à 15 jours permet :
– De distinguer une jument pleine d’une jument qui présenterait un corps jaune persistant.
– De détecter des gestations gémellaires qui pourraient devenir problématiques
Se baser sur le non-retour en chaleur d’une jument pour déduire qu’elle est pleine, n’est malheureusement pas exact. Seule l’échographie permet de s’en assurer.
Point-clé n°7 Effectuer une échographie de confirmation à 25 jours.
Le taux d’avortement dans le premier mois de gestation n’est pas négligeable. Dans le cas d’un avortement avant 35 jours, il est possible de refaire saillir la jument. Cette confirmation permet de remettre à la saillie une jument qui aurait avorté. Au delà de cette date, la jument ne pourra pas être remise à la saillie sur la même saison de monte. Une confirmation de gestation plus tardive a donc moins d’intérêt.
Point-clé n°8 Utiliser des traitements hormonaux si nécessaire :
Un corps jaune persistant empêche la jument d’ovuler, il est alors nécessaire de procéder à une injection d’hormones permettant le retour en chaleur de la jument et l’ovulation.
De même certaines juments qui ont tendance à avorter précocement peuvent être suivies avec un autre type de traitement hormonal.
Point-clé n°9 Bien surveiller le poulinage :
Le poulinage est un moment critique qu’il convient de bien surveiller. Le poulain peut être mal placé, la jument peut avoir besoin d’aide pour l’expulser, le poulain peut rester dans la poche. Dans tous ces cas une intervention rapide est indispensable sous peine d’entrainer la mort du poulain et/ou de la mère. En outre, les mesures d’hygiène sont importantes à respecter pendant la période de la mise bas – hygiène des box de poulinage, du matériel de traction (cordes…), hygiène de la personne aidant éventuellement lors de l’extraction, surveillance de la délivrance, désinfection de la région génitale et soins éventuels post partum en cas d’extraction un peu musclée…Ces critères sont à l’origine de problèmes infectieux qui nuisent à la fertilité ultérieure. En ce qui concerne la surveillance, plusieurs pratiques existent. Certains éleveurs dorment à proximité des juments, d’autres se relèvent à intervalle régulier. Certains sont équipés d’une caméra dans les écuries ou encore d’une ceinture alarme. Enfin il existe aussi l’Abfaol système (aimant placé sur la vulve).
Point-clé n°10 S’assurer que le poulain soit bien immunisé.
Le poulain nait sans protection immunitaire, il est nécessaire qu’il ait accès à un colostrum de bonne qualité. Il est possible de connaitre la qualité du colostrum de sa jument en utilisant le colotest.
Plus de renseignements :
le site Internet des haras nationaux les fiches reproduction d’Equipaedia.
livre technique sur la reproduction des juments : « Gestion de la jument », 2006, Collectif, Les Haras Nationaux, 289 pages. Commande possible sur le site Internet des Haras Nationaux, rubrique librairie.